RADAR LANAUDOIS



9,5 % des élèves lanaudois de la cohorte de l’automne 2017 présentaient un retard scolaire à leur entrée au secondaire1.

Dans la fiche Sorties sans diplôme ni qualification, il est mentionné que certaines caractéristiques sociodémographiques et scolaires des élèves peuvent influencer l’obtention d’un diplôme ou d’une qualification3. Certains groupes sont plus à risque de décrochage scolaire : les élèves présentant un retard scolaire, les élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA), les élèves des territoires autochtones conventionnés, les élèves immigrants de première génération et ceux fréquentant une école publique située dans un milieu socioéconomique défavorisé. La présente fiche traite des deux premiers groupes alors que les trois autres font partie respectivement des fiches Communauté autochtone, Immigration et Effectifs scolaires.

Faits saillants

Dans Lanaudière, le pourcentage d’élèves de la cohorte de 2017 présentant un retard à leur entrée au secondaire était similaire à celui de l’ensemble du Québec. Cependant, la proportion est beaucoup plus élevée dans les MRC de Lanaudière-Nord, tandis que le gouvernement s’est fixé comme objectif de l’abaisser à 10 % (dans le réseau public) d’ici 20304. Pour ce qui est de la proportion régionale d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) au secondaire, elle se compare à la proportion provinciale à l’automne 2017. À l’échelle des MRC, seuls les territoires de Montcalm et de Matawinie comptent des pourcentages plus élevés.

Explication et analyse

Alors que le cursus québécois prévoit l’entrée au secondaire (formation générale des jeunes) à 12 ans, un élève présente un retard scolaire s’il fait son entrée au secondaire à 13 ans et plus5. Avec le rendement et l’engagement scolaires, le retard fait partie des variables les plus prédictives du décrochage scolaire6. En effet, des liens peuvent être établis entre le retard scolaire, la diplomation ainsi que la sortie sans diplôme ni qualification7.

Il est à noter qu’une grande partie des élèves présentant un retard scolaire est constituée d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA)5. Ce groupe est formé des élèves inscrits à la formation générale des jeunes, au 30 septembre d’une année donnée, pour lesquels un plan d’intervention est déclaré8. Comparativement aux élèves ordinaires, les EHDAA ont un taux de diplomation et de qualification après sept ans significativement plus faible et un taux plus élevé de sorties sans diplôme ni qualification9. Depuis les années 2000, au Québec, on remarque une hausse importante du nombre de EHDAA10. La disponibilité ainsi que l’amélioration des outils de diagnostic, en plus d’autres causes, notamment socioéconomiques, politiques et psychosociales, peuvent expliquer cette hausse. En ce sens, une documentation et des analyses supplémentaires permettraient une meilleure compréhension du phénomène ainsi que des politiques éducatives favorisant davantage les interventions précoces, rapides et continues auprès de ces élèves.

Les élèves provenant de ces groupes à risque sont surreprésentés parmi les sortants sans diplôme ni qualification11. C’est pourquoi le gouvernement s’est fixé un objectif d’équité, soit de réduire de moitié, d’ici 2030, les écarts de diplomation entre différents groupes d’élèves (les garçons, les EHDAA, les élèves fréquentant une école en milieu défavorisé et les immigrants de première génération)4. Les avancées sont déjà visibles depuis la mise en place de la politique et encouragent les milieux à poursuivre les démarches entreprises12.

Autres fiches qui pourraient vous intéresser

  1. Les données portant sur les élèves présentant un retard scolaire proviennent de la Direction des indicateurs et des statistiques du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Portail informationnel, système Charlemagne. Demande spéciale. Données compilées dans Lemire, L. et Payette, J. (2019, septembre). Commencer le secondaire avec un retard scolaire : un risque accru de décrochage. On surveille pour vous, Bulletin d’information lanaudois, 77, 1-2.
    https://www.cisss-lanaudiere.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/cisss_lanaudiere/Documentation/Sante_publique/Bulletins/
    On_surveille_pour_vous/OSPV-2019-77_-_retard_scolaire.pdf
  2. Les données portant sur les EHDAA proviennent de MEES, Système Charlemagne. Rapport de l’Infocentre de santé publique du Québec. Mise à jour le 31 janvier 2020, disponibles sur SYLIA – Statistiques régionales, Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière, Direction de santé publique. Élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) selon le lieu de résidence de l’élève et le sexe, MRC, Lanaudière-Nord, Lanaudière-Sud, Lanaudière et le Québec, 2013-2014 à 2017-2018.
    https://www.cisss-lanaudiere.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/cisss_lanaudiere/Documentation/Sylia_statistiques_regionales/
    Scolarite_diplomation_et_decrochage/EHDAA.xlsx
  3. Ministère de l’Éducation. (2021). Le taux de sorties sans diplôme ni qualification en formation générale des jeunes : méthodologie. http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/PSG/statistiques_info_decisionnelle/Methodologie-2018-2019.pdf
  4. Ministère de l’Éducation. (2017). Politique de la réussite éducative : le plaisir d’apprendre, la chance de réussir. http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/PSG/politiques_orientations/politique_reussite_educative_10juillet_F_1.pdf
  5. Ministère de l’Éducation. (2021). Diplomation et qualification – Par commission scolaire au secondaire – Édition 2021. http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/PSG/statistiques_info_decisionnelle/Rapport_diplomation_qualif_CS_sec_ed2021.pdf
  6. Janosz et coll., 1997, cités dans Lemire, L. et Payette, J. (2019). Commencer le secondaire avec un retard scolaire : un risque accru de décrochage. On surveille pour vous, Bulletin d’information lanaudois, 77, 1-2.
  7. À l’échelle du Québec, le taux de diplomation et de qualification après sept ans (tous réseaux) de la cohorte de 2013 est de 85,2 % pour les élèves ayant fait leur entrée au secondaire à l’âge attendu, tandis qu’il est de 54,8 % pour ceux présentant un retard. Pour ce qui est du taux de sorties sans diplôme ni qualification de l’année 2018-2019, il est de 40,8 % pour les élèves avec un retard scolaire; bien au-dessus de la moyenne de l’ensemble des sortants (14,2 %).
  8. (2018, juillet). Proportion d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (MEES). Portail de l’Infocentre de santé publique.
    https://www.cisss-lanaudiere.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/cisss_lanaudiere/Documentation/Sylia_statistiques_regionales/
    Scolarite_diplomation_et_decrochage/EHDAA.pdf
  9. À l’échelle du Québec, le taux de diplomation et de qualification après sept ans (tous réseaux) de la cohorte de 2013 est de 86,6 % pour les élèves ordinaires, tandis qu’il est de 56,2 % pour les EHDAA. Pour ce qui est du taux de sorties sans diplôme ni qualification de l’année 2018-2019, il est de 27,6 % pour les élèves avec un retard scolaire; bien au-dessus de la moyenne de l’ensemble des sortants (14,2 %).
  10. Homsy, M. et Savard, S. (2018). Décrochage scolaire au Québec : dix ans de surplace, malgré les efforts de financement. Institut du Québec. https://institutduquebec.ca/wp-content/uploads/2021/02/201804-IDQ-Decrochage-scolaire-au-Quebec_IDQ_BR-002.pdf
  11. Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. (2015, mai). Les décrocheurs annuels des écoles secondaires du Québec Qui sont les décrocheurs en fin de parcours? Que leur manque-t-il pour obtenir un diplôme? Bulletin statistique de l’éducation, 43, 1-24. http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/PSG/statistiques_info_decisionnelle/BulletinStatistique43_f.pdf
  12. Entre les cohortes de 2008 et de 2013, le taux de diplomation et de qualification après sept ans est passé de 73,8 % à 77,5 % pour les garçons; l’écart entre les filles et les garçons est passé de 10,1 à 8,8 points de pourcentage. Pour ce qui est des EHDAA, l’écart entre ces élèves et les élèves ordinaires est passé de 34,1 à 30,4 points de pourcentage. Malheureusement, les données fournies par le ministère ne permettent pas de mesurer l’évolution des écarts de réussite des immigrants de première génération ainsi que des élèves fréquentant une école située dans un milieu défavorisé. Tout de même, on peut noter que les taux de diplomation se sont améliorés, passant de 75,0 % à 80,7 % pour les immigrants de première génération, et de 69,0 % à 73,8 %, pour les élèves de milieux défavorisés.