RADAR LANAUDOIS



13,1 % des élèves lanaudois ont quitté le secondaire en 2020-2021 sans diplôme ni qualification1.

Faits saillants

L’évolution du taux de sorties sans diplôme ni qualification de Lanaudière montre que l’indicateur est en hausse (sexes réunis, filles et garçons) après plusieurs années relativement stables. Chez les garçons, le taux tend à remonter depuis 2019-2020. Chez les filles, on observe une hausse depuis 2019-2020 alors que le taux semblait en constante diminution depuis 2009, sauf quelques exceptions (2011-2012 et 2015-2016). Du côté des territoires, des différences notables apparaissent. En effet, les MRC du nord (D’Autray, Montcalm, Joliette et Matawinie) affichent les taux les plus élevés. Enfin, les garçons restent toujours plus touchés par le décrochage dans tous les territoires lanaudois et pour l’ensemble du Québec.

Explication et analyse

Le taux de sorties sans diplôme ni qualification mesure la proportion des élèves sortants du secondaire en formation générale des jeunes qui n’ont obtenu aucun diplôme ni qualification et qui ne sont pas inscrits dans un établissement d’enseignement au Québec pour l’année suivante2, 3. Parmi les élèves sortants, il faut inclure ceux ayant quitté le secondaire pour « […] d’autres causes que le décrochage comme l’émigration, la mortalité, la morbidité et la scolarisation à domicile » (p. 5)2.

Lorsque nous portons un regard sur cet indicateur, il est important de souligner que certains sous-groupes d’élèves présentent des taux plus élevés que la moyenne québécoise. En effet, certaines caractéristiques sociodémographiques et scolaires des élèves influencent le taux annuel de sorties sans diplôme. Le ministère identifie cinq sous-groupes : les élèves des territoires autochtones conventionnés, les élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA) avec un plan d’intervention, les élèves présentant un retard scolaire, les élèves immigrants de première génération et les élèves fréquentant une école publique de milieu défavorisé2.

Au secondaire, l’abandon du parcours scolaire avant l’obtention d’un diplôme ou d’une qualification est associé à d’importantes conséquences tout au long de la vie. Effectivement, les décrocheurs présentent des taux de chômage plus élevés et sont plus nombreux à bénéficier de l’aide sociale. Ils sont également plus nombreux à souffrir de troubles de santé physique et mentale. Le décrochage scolaire est aussi associé aux problèmes d’adaptation, à la délinquance et à l’exclusion sociale4.

Le décrochage scolaire est le résultat d’une interaction entre plusieurs facteurs individuels, scolaires, familiaux et socioéconomiques. À l’inverse, certains facteurs tendent à protéger du décrochage scolaire, notamment les compétences sociales; la coopération et la communication; l’empathie et les habiletés à la résolution de problèmes; la participation aux activités familiales, communautaires ou scolaires; le soutien social des pairs; et le sentiment d’appartenance à l’école (p. 166)5. La participation à des activités parascolaires, lorsqu’elle survient en fin de parcours, ferait aussi partie des facteurs favorisant la persévérance scolaire des jeunes du secondaire, principalement ceux en situation de vulnérabilité. Le rôle protecteur des activités parascolaires est particulièrement efficace lorsque ces activités présentent un caractère inclusif, c’est-à-dire lorsqu’elles sont ouvertes à tous les élèves, sans considération pour les performances académiques6.

Au sein d’un territoire, une plus grande proportion d’adultes de 25 à 64 ans qui ne détiennent aucun diplôme est associée à une plus faible diplomation des jeunes du secondaire. Il semblerait, en effet, que les parents scolarisés offrent un environnement physique, cognitif et émotionnel plus stimulant à leurs enfants, ce qui aurait une influence positive non seulement sur leur persévérance et leur réussite scolaires, mais également sur leurs aspirations et leur réussite professionnelle future7.

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  1. Les données portant sur la diplomation proviennent de la Direction des indicateurs et des statistiques du ministère de l’Éducation, compilées par ÉCOBES – Recherche et transfert du Cégep de Jonquière.
  2. Ministère de l’Éducation. (2021). Le taux de sorties sans diplôme ni qualification en formation générale des jeunes, méthodologie. http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/PSG/statistiques_info_decisionnelle/Methodologie-2018-2019.pdf
  3. Il est important de souligner que le taux de diplomation et de qualification après sept ans et le taux de sorties sans diplôme ni qualification ne sont pas des taux complémentaires; en ce sens, il est normal que les deux ne totalisent pas 100 %, car la méthodologie pour les mesurer est différente.
  4. Fortin et coll., 2004; Potvin et coll., 1999; Janosz et coll., 1997, cités dans Institut de la statistique du Québec. (2018). Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017 – Tome 2 : L’adaptation sociale et la santé mentale des jeunes.
    https://bdso.gouv.qc.ca/docs-ken/multimedia/PB01670FR_EQSJS_2016_2017H00F02.pdf.
  5. Hanson et Kim, 2007; McNeely et coll., 2002; Resnick et coll., 1997; Rowe et coll., 2007, cités dans Institut de la statistique du Québec. (2018). Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017 – Tome 2 : L’adaptation sociale et la santé mentale des jeunes. https://bdso.gouv.qc.ca/docs-ken/multimedia/PB01670FR_EQSJS_2016_2017H00F02.pdf.
  6. Dupéré, V., Archambault, I., Dion, É. et Janosz, M. (2014). Un examen détaillé des circonstances entourant la persévérance et le décrochage scolaires chez les jeunes de différents milieux. Rapport de recherche, Programme Actions concertées. Fonds de recherche Société et culture. https://frq.gouv.qc.ca/app/uploads/2021/06/prs_2013-2014_rapport_duperev_circonstances-jeunes.pdf
  7. Gaudreault, M., Morin, I., Simard, J-G., Perron, M. et Veillette, S. (2018). Les facteurs territoriaux de persévérance et de réussite scolaires au Québec. Les Sciences de l’éducation – Pour l’Ère nouvelle, 51(3), 37-60. https://www.cairn.info/revue-les-sciences-de-l-education-pour-l-ere-nouvelle-2018-3-page-37.htm