RADAR LANAUDOIS
En 2016-2017, seulement 32,9 % des garçons de Lanaudière avaient un soutien social élevé à l’école4.
Faits saillants
En 2016-2017, plus des trois quarts des élèves du secondaire de Lanaudière avaient un soutien social élevé dans leur environnement familial, et ce, tant chez les garçons que chez les filles. Concernant les autres environnements (des amis et scolaire), les filles sont proportionnellement plus nombreuses que les garçons à bénéficier d’un soutien social élevé. Les seules différences entre les sexes concernent le soutien social des amis et celui obtenu à l’école. Pour le soutien social des amis, l’écart entre les sexes est plus prononcé que pour celui offert en milieu scolaire. À l’échelle des territoires, le soutien social élevé est plus important chez les élèves de Lanaudière-Sud dans l’environnement familial. En comparaison avec l’ensemble du Québec, les seules différences significatives concernent le soutien social dans l’environnement familial, qui est plus faible chez les élèves de Lanaudière-Nord, ainsi que le soutien des amis, qui est plus élevé chez les élèves de Lanaudière-Sud.
Explication et analyse
Les données sur le soutien social proviennent de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS)5 dans laquelle plusieurs questions ont été tirées de l’enquête California Healthy Kids Survey6, 7. Cette enquête s’appuie sur un modèle théorique fondé sur les recherches dans le domaine de la résilience et du développement des jeunes8. On y mentionne que « […] les jeunes qui bénéficient de soutien social dans leurs différents milieux de vie et qui y trouvent des occasions de participation significative peuvent mieux surmonter les situations de risque et l’adversité » (p. 32)9, 10. Ces facteurs de protection permettent de répondre à certains besoins psychologiques fondamentaux (p. ex. la sécurité, l’amour, le respect, l’appartenance ou le sens à sa vie). Le modèle établit que l’ensemble de ces ressources favorisent la santé physique et mentale des jeunes, contribuent à leur réussite scolaire et limitent l’adoption de comportements à risque5. Par ailleurs, la recherche sur la résilience a démontré que les facteurs de protection présents dans un environnement donné peuvent compenser le manque de ressources dans d’autres milieux9.
Certaines caractéristiques sociodémographiques et économiques sont associées au niveau de soutien social des jeunes. En effet, les élèves vivant dans une famille biparentale ou en garde partagée sont plus nombreux, en proportion, à profiter d’un soutien social élevé, tous environnements confondus. Il en va de même pour ceux dont au moins un parent a terminé des études postsecondaires ainsi que ceux fréquentant une école située dans un milieu socioéconomique moins défavorisé5. D’autre part, des chercheurs ont montré que les élèves ayant un soutien social élevé dans leurs environnements familial et scolaire jouissent, en plus grande proportion, d’un fort niveau de soutien social de leurs amis11 ,12.
Le soutien social se définit notamment par la présence de relations bienveillantes et d’attentes élevées de la part des parents, des amis, des enseignants ou d’autres adultes dans l’entourage des jeunes. En effet, il est reconnu que les relations familiales positives, dès l’enfance, constituent d’importants facteurs de protection dans le développement des jeunes10. En particulier, les attentes élevées des parents sont fortement associées à la réussite scolaire et personnelle6, 7. De ce fait, les écoles doivent travailler en partenariat avec les familles afin d’assurer un soutien social complémentaire. Trois composantes semblent inciter les parents à s’impliquer activement dans la vie scolaire de leur enfant, soit la représentation que les parents ont de leur rôle, leur sentiment de compétence relativement à ce rôle et les occasions ou les invitations qu’ils reçoivent pour s’impliquer dans la vie scolaire13.
Il est connu qu’à l’adolescence, les amis constituent une source importante de soutien. Lorsque les jeunes se voient offrir l’occasion de bâtir un réseau d’amis basé sur des relations positives et inclusives, ceux-ci tendent à développer l’empathie, l’une des composantes principales de la résilience. En vieillissant, ces jeunes établiront des relations bienveillantes, créant par le fait même des communautés offrant du soutien et du support à tous ses membres.
De plus, le soutien social des enseignants joue un rôle primordial dans le succès scolaire des jeunes. La présence de relations bienveillantes constitue une des principales sources de motivation de l’apprentissage. La démonstration d’attentes élevées envers le jeune tend à lui créer un sentiment de sécurité et facilite son développement, son autonomie, son identité et la maîtrise de soi14. Cependant, pour que le personnel scolaire soit en mesure d’offrir un soutien de qualité aux élèves, il doit se sentir lui-même soutenu, que ce soit de la part de la direction, des parents ainsi que des membres de la communauté8.
Finalement, le soutien de la communauté est indispensable puisque les écoles ne peuvent combler à elles seules tous les besoins essentiels au développement des jeunes. Ce soutien doit s’accompagner de la participation active des jeunes afin que ceux-ci aient la chance de nouer des relations significatives avec d’autres adultes. En plus de développer des attitudes positives de la part de la communauté envers la jeunesse9, la participation à la vie communautaire brise l’isolement social associé à des résultats scolaires moindres et à un niveau socio-économique plus faible de même qu’à divers problèmes de santé15.
L’approche école-famille-communauté (ÉFC) est une approche documentée et reconnue dans la littérature scientifique qui stipule que la famille, l’école et la communauté représentent un trio essentiel à la réussite et au développement des jeunes16. Cette approche est basée sur la théorie de Bronfenbrenner qui repose sur une idée centrale, soit celle que l’individu est influencé par son environnement17. De ce fait, les partenariats ÉFC visent à agir sur les trois systèmes qui entourent l’élève pour créer autour de lui une communauté éducative, ce qui crée ou apporte un soutien social important. Les formes de collaborations peuvent être nombreuses et se développer selon les réalités du territoire (p. ex. les aspects démographiques, économiques et culturels). À ce sujet, le CREVALE a mené la recherche Everest afin de documenter des projets lanaudois en persévérance scolaire adoptant l’approche ÉFC, développés par les carrefours jeunesse-emploi de D’Autray-Joliette et de Montcalm et ayant lieu dans huit écoles et centres de formation du nord de la région.
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