RADAR LANAUDOIS

À l’automne 2021, 41,3 % des étudiants de Lanaudière avaient un niveau très élevé de motivation pour réussir leurs études à l’entrée au collégial¹.

Faits saillants

La région de Lanaudière présente des disparités en matière d’engagement scolaire entre les filles et les garçons. En effet, en 2016-2017, la proportion de filles ayant un niveau élevé d’engagement scolaire est nettement supérieure à celle des garçons, avec un écart légèrement plus important que celui de l’ensemble du Québec. Toutefois, qu’ils proviennent de Lanaudière-Nord ou de Lanaudière-Sud, les garçons du secondaire sont plus nombreux, en proportion, à se situer à un niveau élevé à l’indice d’efficacité personnelle globale que les filles. De plus, près de trois étudiants sur quatre de Lanaudière, à l’automne 2021, ont un niveau de motivation élevé ou très élevé à réussir leurs études à l’entrée au collégial, un chiffre similaire à celui de l’ensemble du Québec. Cependant, une étudiante sur cinq exprime un grand besoin d’aide pour se motiver pour ses études collégiales.

Explication et analyse

Les données relatives à l’engagement scolaire et à l’efficacité personnelle globale des élèves du secondaire ont été recueillies dans le cadre de l’édition 2016-2017 de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS). On y définit le niveau d’engagement scolaire, mesuré à l’aide de quatre questions portant sur leur attitude envers l’école, leur performance scolaire en comparaison avec leurs pairs, leur motivation à obtenir de bonnes notes et leur désir de poursuivre leurs études⁴. Les élèves sont alors répartis en trois niveaux d’engagement : faible, moyen et élevé⁵. Quant au niveau d’efficacité personnelle globale, il est établi à partir de sept questions provenant de deux enquêtes⁶ à propos de la capacité à résoudre des problèmes, la persévérance face aux défis et la tendance à abandonner facilement une activité ou un projet. De la même manière que pour le niveau d’engagement scolaire, les élèves sont ensuite classés selon trois niveaux : faible, moyen ou élevé⁵.

L’Enquête sur la réussite à l’enseignement collégial⁷, qui s’appuie sur les données du Sondage sur la population étudiante des cégeps, permet de mesurer la motivation actuelle des étudiants à réussir leurs études collégiales à l’entrée au cégep, à l’aide d’une question évaluée sur une échelle allant de très faible à très élevée. En fonction des scores obtenus à cette question, quatre niveaux de motivation sont ensuite établis⁸. Dans le cadre de cette même enquête, les étudiants sont également interrogés sur leurs besoins d’aide sur le plan personnel, notamment en matière de motivation pour les études, évaluée sur une échelle allant d’un besoin nul à un besoin très grand⁹.

La motivation est indispensable à la réussite éducative¹⁰. Afin de mieux comprendre comment ces deux concepts sont liés, il importe de rappeler ce que l’on entend par « réussite éducative ». Cette dernière fait référence à quatre éléments clés : la réussite scolaire, le développement global de l’élève, l’acquisition de valeurs et d’attitudes pour favoriser le vivre-ensemble ainsi que la responsabilité partagée entre l’école, la famille et la communauté¹¹. Pour réussir, de nombreuses actions sont donc nécessaires et la motivation peut être considérée comme l’énergie requise pour réaliser ces actions¹². En l’absence de telles actions, il y a un risque de désengagement scolaire, voire de décrochage. À cet égard, l’engagement scolaire est l’un des trois prédicteurs de l’indice de décrochage scolaire, avec le rendement et le retard de l’élève⁴.

L’engagement scolaire est caractérisé par l’investissement actif des élèves dans leur éducation. Il est essentiel de considérer les dimensions comportementale, affective et cognitive de l’élève pour comprendre l’engagement scolaire¹³. Comme mentionné précédemment, l’utilisation de stratégies est également un gage d’engagement. En effet, les élèves motivés tendent à utiliser des stratégies d’apprentissage et d’autorégulation^14, 15. La motivation et l’engagement sont donc souvent associés, car c’est en étant actif et engagé que l’élève devient motivé¹³. De plus, l’engagement est l’un des quatre principaux indicateurs de la motivation scolaire, aux côtés du choix, de la persévérance et de la performance¹⁴.

En contexte scolaire, la motivation réfère à « […] un état dynamique qui a ses origines dans les perceptions qu’un élève a de lui-même et de son environnement et qui l’incite à choisir une activité, à s’y engager et à persévérer dans son accomplissement afin d’atteindre un but » (p. 7)¹⁴. Les sources pouvant contribuer à la motivation de l’élève se divisent en deux types, soit les sources extrinsèques, c’est-à-dire provenant de l’extérieur, ou les sources intrinsèques, faisant référence à la mentalité de l’élève. La motivation intrinsèque est influencée par plusieurs perceptions, notamment la perception de la valeur d’une matière, la perception de contrôlabilité ainsi que la perception de sa compétence¹⁴. Pour la perception de la valeur, le lien entre les études et l’avenir professionnel revêt une importance particulière pour maintenir la motivation élevée chez les étudiants⁷. En effet, les étudiants qui ont une vision claire de leur projet scolaire et professionnel attribuent une grande valeur à leurs études, ce qui les incite à persévérer davantage. La perception de contrôlabilité, quant à elle, est liée au degré de contrôle que pense avoir l’élève sur l’activité proposée et est influencée par la perception de ses compétences, aussi appelée sentiment d’efficacité¹⁰.

L’efficacité personnelle globale réfère à la perception d’un individu en sa capacité à réaliser une tâche qu’il valorise, à faire un apprentissage, à relever un défi ou à effectuer un changement. Le sentiment d’efficacité personnelle peut varier en fonction de l’âge et du sexe de l’individu, notamment lors de la transition de l’école primaire à l’école secondaire¹⁶. Il est à noter que le sentiment d’efficacité personnelle est le déterminant premier du rendement scolaire, avant même les capacités intellectuelles¹⁷. En effet, les perceptions des élèves sur leur contrôle et leur compétence sont considérées comme les plus puissantes.

Les analyses de l’Enquête sur la réussite à l’enseignement collégial⁷ ont permis de faire ressortir différents facteurs ayant pu avoir un impact sur la motivation des étudiants. En particulier, environ un étudiant peu motivé sur cinq a mentionné explicitement la pandémie comme étant responsable de la baisse de sa motivation scolaire. En outre, d’autres répondants ont signalé une baisse de motivation en raison de l’absence d’activités parascolaires ou sportives. Il en va de même pour le manque de liens sociaux en période de confinement ou de distanciation sociale, ou encore de l’incertitude de la situation. Par ailleurs, des adolescents québécois âgés de 14 à 18 ans, dans une récente enquête¹⁸, ont proposé des pistes de solutions afin de les aider à mieux vivre l’école en temps de pandémie. Sept constats accompagnés de recommandations sont ainsi nommés. Celles-ci sont destinées autant aux décideurs qu’aux acteurs de l’éducation. Les constats sont les suivants :

• La démocratisation de l’accès à du matériel informatique et à une connexion Internet de qualité.
• L’importance de la prise en compte de la voix des élèves.
• L’importance du développement d’une bonne relation enseignant-élève dans un contexte d’enseignement à distance.
• L’importance du soutien à l’apprentissage.
• La prise en charge de la santé mentale des élèves.
• L’instauration d’un mode de fonctionnement d’enseignement à distance plus uniforme.
• L’importance de la collaboration école-famille.

Les recommandations visent à optimiser l’engagement scolaire des adolescents et des jeunes adultes en contexte pandémique, mais leur pertinence s’étend bien au-delà de cette situation exceptionnelle.

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