RADAR LANAUDOIS

En 2031, le nombre de jeunes Lanaudois de 10 à 19 ans pourrait augmenter de 14,7 % par rapport au niveau de 2020.

Faits saillants

En 2031, il est estimé, selon les perspectives démographiques de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), que la population de Lanaudière pourrait passer à 579 996 habitants, soit une hausse de 10,6 % par rapport à 2020. Cette hausse est particulièrement marquée chez les jeunes de 10 à 19 ans, ainsi que pour les personnes âgées de 70 ans et plus. Cette augmentation serait plus forte dans les MRC de Montcalm, des Moulins, de Joliette et de Matawinie. Les MRC du sud demeurent toutefois beaucoup plus populeuses que celles du nord⁴. Concernant le rapport de dépendance, celui de Lanaudière est légèrement supérieur à celui du Québec, mais augmenterait davantage en 2031. Les MRC de Joliette, de Matawinie et de D’Autray pourraient voir leur rapport respectif augmenter beaucoup plus que ceux des autres MRC de la région.

Explication et analyse

Les perspectives démographiques permettent d’établir les possibilités d’évolution future de la population à partir d’hypothèses émises par rapport à la fécondité, à la mortalité et à la migration. Sans être des prédictions, les données font référence à un futur possible, mais présentent une part d’incertitude difficile à quantifier⁵. Bien que différents scénarios soient produits à des fins d’analyse (incluant des hypothèses de croissance faible ou forte), celui présenté ici est la référence officielle regroupant les hypothèses issues de la tendance moyenne des dernières années⁶.

Le rapport de dépendance démographique correspond au nombre d’aînés (65 ans et plus) et de jeunes (0 à 19 ans) pour 100 personnes en âge de travailler (20 à 64 ans). Il est exprimé sous forme de nombre de « personnes à charge » pour 100 « travailleurs »⁷. Le rapport de dépendance démographique ne tient pas compte de la situation d’emploi, mais bien de l’âge des individus. Il vise à mettre en relief la structure par âge de la population et, ainsi, le nombre de personnes sur lesquelles repose le soutien social et économique. Plus le rapport de dépendance démographique est élevé, plus il y a un « […] déséquilibre entre la population inactive et celle en âge de travailler susceptible de verser des cotisations sociales ou de contribuer aux régimes de retraite » (p. 8)⁸.

Aujourd’hui, le rapport de dépendance démographique est en augmentation au Québec, phénomène accentué par l’amélioration de l’espérance de vie, qui fait augmenter le nombre de personnes âgées, et par la diminution des naissances. Cette augmentation du rapport de dépendance résulte beaucoup plus de la forte croissance du nombre d’aînés que de celle des jeunes⁷. Il est reconnu que le vieillissement de la population découle essentiellement de trois causes : un faible taux de fécondité, qui ne permet pas d’assurer le renouvellement de la population; un solde migratoire négatif ou positif faible, insuffisant pour assurer la croissance de la population; et une augmentation significative de l’espérance de vie⁹.

Le vieillissement de la population de Lanaudière, amorcé depuis déjà plusieurs années, aura un impact important sur les besoins de la population en matière de services de santé et de services sociaux⁸, en plus d’entraîner des conséquences sur la diplomation des jeunes¹⁰. En effet, la hausse du poids démographique des aînés dans l’ensemble de la population provoque une baisse du bassin de main-d’œuvre disponible. Les entreprises peuvent alors être tentées de solliciter les jeunes pour les recruter comme travailleurs. Ceux présentant un risque de décrochage pourraient être attirés par l’abandon de leur parcours scolaire pour occuper un emploi rémunéré à temps plein. Les élèves à la formation générale des adultes (FGA) sont particulièrement touchés, par leur intérêt pour un accès rapide au marché du travail, avec ou sans diplôme. Dans ce contexte, la conciliation études-travail constitue un réel défi, surtout pour les élèves éprouvant des difficultés dans leur parcours scolaire. Les employeurs doivent prendre conscience de leur rôle crucial dans la vie de leurs employés et dans leur persévérance scolaire¹⁰.

L’immigration représente une avenue permettant de limiter l’augmentation du rapport de dépendance démographique. En effet, les immigrants reçus au Québec dans les dernières années se situent en grande majorité dans le groupe d’âge des 25 à 44 ans¹¹. En intégrant le marché du travail, ces nouveaux citoyens contribuent au financement des services de l’État et favorisent ainsi le maintien d’un filet social fort. L’accueil d’immigrants et leur établissement dans toutes les régions du Québec apparaissent ainsi comme une bonne nouvelle au regard du maintien de la population de travailleurs essentiels au développement économique et social de leur région.

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